Débat public - Plateforme photovoltaïque "Horizeo"
Projet de plateforme photovoltaïque à Saucats en Gironde
Q108 • NON au Projet de plateforme photovoltaïque à Saucats en Gironde
Réponse publiée
Quelques questions :
1 - Pourquoi Horizeo s'engage t il pour 30 ans ? Je ne comprends pas.
2 - Après ces 30 ans, que vont devenir les milliers de tonnes de déchets issus de ces panneaux solaires et installations, vont ils être recyclés ? Comment ?
3 - Horizeo s'engage à planter 2 arbres pour 1 arbre abattu : quel moyen pour les usagers de vérifier ?
4 - Et après les 30 ans, que va devenir ce lieu ?
5 - Pourquoi ne pas envisager, de proposer concrètement, d'installer des panneaux solaires sur des toits industriels déjà existants (tels ceux des galeries marchandes, des grandes surfaces, bâtiments) ?
Réponse officielle :
Réponse de la maîtrise d'ouvrage :
Bonjour,
Nous vous remercions pour vos questions.
Question n°1:
L'exploitation de la centrale solaire serait prévue pour une durée de 37 ans, tandis que le bail porterait sur une durée de 40 ans. Les 3 années restantes seraient quant à elles dédiées à la phase de construction ainsi qu’au démantèlement en fin d’exploitation. Cette durée d’exploitation est aujourd’hui courante pour les parcs photovoltaïques au sol, et liée notamment à la maturité de la technologie photovoltaïque. En effet, le taux de dégradation de la performance des panneaux photovoltaïques est d'environ 0,55% / an avec une garantie des fabricants à ce que les modules soient performants à hauteur de 80 à 85% de leur puissance initiale au bout de 25 ans, voire 30 ans selon les fournisseurs. Cet engagement des fabricants et le retour d’expérience de nos centrales en exploitation nous permettent ainsi de pouvoir garantir des durées d’exploitation de cette durée
Questions n°2 et 4 :
A la fin de la durée d'exploitation du parc, il est prévu de démanteler les installations et remettre en état le terrain :
Pour le parc solaire au sol :
En fin d'exploitation, les structures porteuses des panneaux photovoltaïques, en acier, seraient retirées puis entièrement recyclées. L'ensemble des câbles présents sur les structures ou enterrés dans les tranchées seraient également retirés dans le but de procéder à leur recyclage.
Concernant les panneaux photovoltaïques eux-mêmes, l'éco-organisme SOREN (ex PV-cycle https://www.soren.eco/) en charge de la collecte et du traitement des panneaux photovoltaïques indique valoriser d’ores-et-déjà aujourd’hui les panneaux à environ 95%, avec près de 85% de valorisation matière et près de 10% de valorisation énergétique, faisant du photovoltaïque une source d'énergie très peu productrice de déchets. Ce taux de recyclage devrait évoluer à la hausse dans les prochaines années, avec l’amélioration des technologies. Une nouvelle unité de recyclage ouvrira ses portes cette année en Gironde.
Vous pourrez trouver davantage d'information à ce sujet sur la fiche intitulée "le recyclage des panneaux photovoltaïque" en page 122 du dossier du Maitre d'Ouvrage.
Pour l'agrivoltaïsme :
Le démantèlement et le recyclage des équipements solaires de la brique agrivoltaïque serait réalisé de la même façon que pour le parc au sol du projet HORIZEO. Les structures porteuses des panneaux solaires étant également en acier, celles-ci seraient recyclées de la même façon.
Pour les batteries de stockage :
Contrairement à une idée largement répandue, les batteries Lithium-ion sont recyclables. Qu'elles soient de petites tailles comme celles des téléphones portables ou bien plus volumineuses telles que celles des voitures électriques ou bien destinées à rendre des services au réseau électrique, les batteries sont toutes constituées de la même façon.
En France, la quasi-totalité du marché du recyclage des batteries lithium-ion en fin de vie est capté par deux sociétés, Eurodieuze en Moselle et la Société Nouvelle d'Affinage des Métaux (SNAM) dans le Rhône. Ces unités de traitement recyclent des batteries lithium-ion de toute l'Europe, tant de véhicules électriques que des batteries dites "stationnaires" (telles que celles envisagées dans le cadre du projet HORIZEO) ou bien plus petites, comme celles des téléphones portables par exemple. Les taux de recyclage sont en constante évolution, passant de 60% il y a quelques années, à 80% aujourd’hui suite à l’apparition d’un nouveau procédé de traitement des déchets. Ce taux sera amené à augmenter encore dans les années futures suite au développement constant des batteries, et donc au volume associé, notamment par leur application dans les voitures électriques.
Pour l’électrolyseur :
S'agissant de cette brique, l'ensemble des éléments pourraient être disposés dans des conteneurs comme le mentionne le dossier du Maître d’Ouvrage. Ainsi, l'installation serait entièrement démontable et transportable de sorte qu'en fin d'exploitation, il serait prévu d'évacuer chacun des composants pour démontage et recyclage.
Pour le centre de données :
S’il est aujourd’hui observé une durée de vie moyenne d’environ 15 ans pour ce type d’installations, il sera prévu du centre de données d’HORIZEO une durée de vie supérieure par un reconditionnement des installations techniques. Celui-ci est conçu sur une modularité technique, de manière à remplacer et adapter les équipements en fonction des besoins futurs. Complémentairement sa conception permettra une réhabilitation en bâtiment tertiaire ou industriel. Enfin, les règles de construction seront faites pour un démantèlement avec un maximum de recyclage des matériaux utilisés lors de la réalisation.
Enfin, s'agissant de la remise en état du terrain, celui-ci serait ensuite assurée par un décaissement des surfaces empierrées dont les matériaux peuvent être recyclés pour la réalisation d’autres pistes ou sous-couches de routes. Un décompactage des surfaces peut ensuite être assuré par un tracteur équipé avec une griffe agricole.
L'engagement des porteurs de projet est ainsi de réaliser un démantèlement et une remise en état à la fin du bail, ou en fin d'exploitation, afin de permettre au terrain de retrouver une vocation sylvicole, si telle est la volonté du propriétaire.
Question n°3 :
Concernant les boisements compensateurs, Horizeo s’est effectivement engagé à replanter à minima le double de la surface qui serait défrichée pour permettre la réalisation du projet. Une note rédigée par la Direction Département des Territoires et de la Mer de la Gironde (DDTM) en date du 11 octobre 2021 est disponible à ce sujet sur la page dédiée au projet HORIZEO du site de la Commission Particulière du Débat Public. Elle porte notamment sur l'évolution des surfaces forestières en Gironde et sur les critères de mise en œuvre des boisements compensateurs. Vous pouvez la consulter à l'adresse suivante : https://www.debatpublic.fr/photovoltaique-horizeo/evolution-des-surfaces-forestieres-en-gironde-et-criteres-de-mise-en-oeuvre
La DDTM, qui a la charge de contrôler la bonne réalisation de ces boisements, y rappelle qu'elle établit un plan de contrôle pour vérifier sous 3 ans après la date de la convention de reboisement entre le propriétaire de la parcelle de boisement compensateur et le porteur du dossier de défrichement. La DDTM souligne que 30 dossiers ont ainsi été contrôlés en 2020.
Les porteurs de projet pourraient également proposer la mise en place d'un comité de suivi avec le territoire, spécialement dédié à ce sujet.
Question n°5 :
S'agissant de l'installation de panneaux photovoltaïques sur des toitures et zones artificialisées, les porteurs de projet estiment que ces moyens de production sont effectivement nécessaires et complémentaires afin d'atteindre les objectifs de développement des énergies renouvelables, tant au niveau régional que national. ENGIE et NEOEN en développent par ailleurs, que ce soit par exemple sur d’anciennes décharges, d’anciens sites miniers, etc. ou encore des parkings.
En effet, d'après le Schéma régional d'aménagement, de développement durable et d'égalité des territoires (SRADDET), le projet HORIZEO ne correspondrait qu'à 15% des besoins supplémentaires de la région en énergie photovoltaïque à l'horizon 2030, malgré une puissance installée inédite en France et en Europe.
Une étude réalisée par l’Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME) a proposé en 2019 une estimation des surfaces foncières compatibles avec les projets photovoltaïques, département par département. Cette première analyse a conclu à un potentiel théorique de l’ordre de 13 GW en Nouvelle-Aquitaine. La deuxième phase devait approfondir cette étude par le biais de plusieurs critères supplémentaires comme la maîtrise foncière et les possibilités de raccordement.
La stratégie ENR de l’Etat en Nouvelle Aquitaine estime ainsi aujourd’hui que le potentiel maximum disponible sur sites artificialisés serait de l’ordre de 4 300 ha à des conditions de faisabilité économique qui ne sont pas évaluées et laissant entrevoir un potentiel plus limité, de 2,7 à 2,9 GWc.
Plus récemment, la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) de Nouvelle-Aquitaine a mené également une étude afin d'identifier des terrains susceptibles d'accueillir des projets photovoltaïques sur le territoire néo-aquitain, sur la base de travaux de l'ADEME. L'étude porte sur des terrains délaissés, des sites pollués, des friches, des parkings, etc. Cette analyse conclue que les surfaces potentielles en Nouvelle-Aquitaine seraient de l'ordre de 3 900 hectares, sans toutefois avoir mené d'études de faisabilités pour en évaluer la possibilité d'accueillir des parcs solaires. Cette analyse, ayant fait l'objet d'une synthèse novembre 2021, esquisse donc un potentiel encore inférieur à l'estimation précédente.
La Région Nouvelle-Aquitaine prévoit de passer de environ 2,2 GWc de capacités installées actuellement à 8,5 GWc en 2030.S’il existe un potentiel installable sur les sites artificialisés, les chiffres ci-dessus montrent bien la nécessité de développer tous types de projets afin de répondre aux ambitions nationales et régionales en matière de transition énergétique et lutter contre le changement climatique.
Nous restons à votre disposition,
L'équipe projet HORIZEO
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