Débat public - Plateforme photovoltaïque "Horizeo"
Projet de plateforme photovoltaïque à Saucats en Gironde
A50 • Epargner les espaces naturels et les forêts
Publié
Notre association, Paysages de France, de niveau national, est tout à fait d'accord avec l'utilité et la nécessité de développer les centrales solaires en France et en Gironde dans le cas précis. Nous pensons, par contre, que l'on doit déjà privilégier, pour les y installer, les zones artificialisées (anciennes zones industrielles par exemple) et les zones bâties. Nous pensons notamment aux " boites à chaussure" des zones d'activité et aux hangars agricoles. Il suffirait d'utiliser 50% des zones déjà bâties, en particulier leurs toitures, pour disposer des besoins en solaire de la France et en particulier de la Gironde.
Les zones naturelles, et en particulier les zones boisées, sont déjà des pièges à carbone en elles-mêmes donc supprimer des zones de pièges à carbone pour créer des surfaces d'énergies renouvelables réduisant les émissions de carbone nous parait totalement incohérent.
Par ailleurs créer une telle zone en cœur de forêt va supprimer également des zones de fraîcheur au sein du reste de la forêt et risque donc de porter atteinte à l'équilibre de l'ensemble du système forestier, sans compter l'artificialisation du site de 1000 ha au cœur du massif.
Les mesures compensatoires proposées ici ne sont pas sérieuses car planter des arbustes dans des zones déjà forestières revient à ne rien compenser du tout. Une compensation sérieuse pourrait être de rendre à la forêt des zones d'agriculture intensive, éventuellement, pour peu que l'on rentre en matière à propos de compensations.
En dernier lieu, comme la Gironde est un territoire plat, l'installation de centrales solaires y est peu coûteuse. Accepter donc un tel projet risque d'ouvrir la voie à d'autres projets de la même veine. Pour le principe, ce projet est aussi à rejeter pour ne pas "faire jurisprudence" sur de telles opérations.
En résumé, il serait bon de recouvrir de panneaux solaires toutes les toitures des zones d'activité et des hangars agricoles en premier lieu. Lorsque ceci sera fait, - et cela n'est pas impossible -, la question du développement de centrales sur des espaces non anthropisés pourra se poser. Dans ce cas, l'utilisation de terres en agriculture intensive compatibles avec l'installation de panneaux solaires sera une meilleure solution.
Nathalie CADIOU
Correspondante urbanisme et écologie Association Paysages de France
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