Débat public - Plateforme photovoltaïque "Horizeo"
Projet de plateforme photovoltaïque à Saucats en Gironde
A76 • Le Boisement Compensateur - Projet Horizeo
Publié
Avis reçu par la Commission de la part de Louis Julien Sourd (Ingénieur du Génie Rural des Eaux et des Forêts et ancien Directeur de l’agriculture puis Directeur de la mer et des ports au Conseil général de la Gironde) :
Le Boisement Compensateur - Projet Horizeo
1 - La réglementation
La note de la DDTM mérite d’être complétée et précisée sur quelques points :
- le mode de compensation : en surfaces avec le coefficient 2, en volume de bois , ou en finances. La compensation en surfaces apparaît largement souhaitable et prioritaire par rapport aux autres formules.
- la convention entre le MO et les propriétaires : durée ? location ? mise à disposition ? Investissement ? entretien…Le MO doit indiquer clairement quels sont ses engagements et sur quelle durée.
- les gestionnaires : ONF pour les Communes, ALLIANCE ou gestionnaires privés pour les propriétaires privés, durée de l’engagement. Pour obtenir la confiance des propriétaires de foncier pour cette opération de boisement compensateur, il est indispensable que les modalités soient attractives.
-les contrôles de la DDTM sur toute la durée de la convention; ils sont indispensables pour s’assurer de la réalité et de la qualité des boisements réalisés.
2 - Des améliorations souhaitables
Le fonctionnement de la « bourse du boisement compensateur en Gironde « doit être précisé : appel à candidatures, choix des parcelles, dimension minimum, choix des essences. Sur ce dernier point, il paraît souhaitable que le projet HORIZEO soit une opportunité d’innovations : le réchauffement climatique rend obligatoire des essais sur de nouvelles essences : eucalyptus, chênes verts, pins TAEDA, pins LARICIO, robiniers...Des espèces arbustives pourraient être tentées et on pourrait imaginer un arboretum, des essais pourraient être menés avec les pépinières forestières comme FORELITE ou PLANFOR qui ont un savoir-faire certain en génétique. La résistance au feu ou à la sécheresse ou au vent fait aussi partie des paramètres intéressants qui intéressent vivement les sylviculteurs. Le boisement en « bocages forestiers » a été sommairement présenté au cours des réunions ou des ateliers ; il serait intéressant de l’expérimenter en tant que coupe-feu.
La myco sylviculture intéresse vivement la Gironde (boletière expérimentale à HOURTIN) ; elle pourrait être encouragée par cette opération grâce à des boisements opportuns.
Les modalités concrètes de l’investissement et de la gestion sur une durée de 30 ans doivent être clairement affichées (la plantation représente 1500 à 2000 E/ha en pins maritimes et 2000 à 3000 E/Ha en feuillus). Il est évident que de nombreux propriétaires de terres peu productives et peu formés à la sylviculture peuvent être séduits par une valorisation intéressante sans souci. On doit disposer des résultats des boisements compensateurs qui ont bien fonctionné et dont les acteurs sont satisfaits.
Le département de la Gironde dispose certainement de surfaces importantes de friches agricoles ou de taillis non productifs qui peuvent être boisés avec des potentialités forestières valables. C’est le cas dans le MEDOC et dans le NORD GIRONDE où l’abandon de l’élevage a laissé vacantes d’importantes surfaces autrefois en prairies. Le recensement de ces surfaces a sans doute été réalisé au cours du récent recensement général de l’agriculture.
Les propositions de boisements compensateurs doivent faire l’objet d’un examen par la DDTM qui donne ou refuse son accord sur le projet, par exemple sur les aménagements (fossés, choix des essences, densité, itinéraires techniques…).
De plus, il y a en Gironde plusieurs terrains militaires de grande taille (CAPTIEUX, SOUGES, CENTRE D’ESSAI DES LANDES) et non boisés. Enfin on dispose dans le massif forestier de plus d’un million d’hectares de milliers d’hectares de pare feu qui sont plantables en feuillus peu sensibles au feu. Ces solutions sont susceptibles d’intéresser les élus et les sylviculteurs girondins ou landais…
Le lycée forestier de BAZAS dispose d’un remarquable potentiel de formation des jeunes et des adultes ; il serait opportun que le projet HORIZEO envisage un partenariat avec cet établissement afin d’analyser le déroulement de cette opération de boisement compensateur.
LJS le 3/12/2021
MO : maître d’ouvrage
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