Débat public - Liaison routière Fos-Salon
#DebatFosSalon Se déplacer demain dans l'ouest de l'étang de Berre : quelles perspectives ?
A31 • Cessons de massacrer ce pays !
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Je m’exprime aussi pour un lieu de mémoire, Le Bayle-Vert, inscrit à l’inventaire des Monuments Historiques, Maison des Illustres et pour l’association culturelle Centre Mas-Felipe Delavouët.
Nous sommes dans une période, certainement transitoire, dont on prend encore mieux conscience avec la crise du Covid. Ce serait dans cette période transitoire, si incertaine quant à nos orientations, notre devenir, que l’on envisagerait de construire une autoroute, balayant toute solution plus modeste. C’est ainsi que sans se projeter dans un futur différent, on reprendrait un vieux projet pré-choisi, si j’ose dire depuis des décennies, sans aggiornamento...
En effet, bien avant l’existence de cette Commission nationale de débat public, de nombreuses réunions avaient eu lieu, depuis des années avec ces trois mêmes tracés, dont il ressortait qu’il était patent que le choix était déjà fait et que deux tracés n’étaient là que pour servir de repoussoir à celui souhaité ou pré-choisi.
Aujourd’hui,20 janvier, voici la présentation récapitulative du beau travail de cette Commission du débat public, qui, contrairement à ce a été avancé récemment, n’est pas « orientée », ce dont on ne peut que se réjouir.
On ne peut que se réjouir aussi, de voir que nombre de préoccupations et d’arguments avancés, signalés au cours de ces rencontres, figurent dans le Contrat d’avenir Etat-Région 2021 – 2027 qui préconise un nouveau modèle de développement durable, souligne que les grands axes autoroutiers génèrent une dégradation de la qualité de l’air, une fragmentation des milieux naturels et recommande vivement l’utilisation prioritaire du rail et de l’eau, (que de camions remorques sur une seule barge !) et privilégie donc les autoroutes ferroviaires et fluviales (Cf : p.5, 7, 22, 23) .
Si l’élargissement d’une voie s’avérait nécessaire ce ne pourrait être qu’à minima, sans toucher aux prairies indispensables pour la ressource de la nappe phréatique, à minima pour ne pas gâcher du terrain et l’artificialiser, pour ne pas ajouter encore à la destruction du paysage et pour ne pas, à grands frais, choisir une autre solution qui, dans le temps, se révélerait, selon l’évolution, totalement inutile. On ne peut pas raisonner aujourd'hui sans, enfin, tenir compte de la nature ce qui, à juste titre, est le souci des jeunes générations.
Le contrat d'Avenir Etat-Région met l'accent sur les paysages et les sites (Verdon, Luberon, Mercantour, Ventoux..) Les Bouches du Rhône sont bien peu présentes et je m'étonne de ne pas y voir figurer la Crau, seul delta fossile d'Europe, classé, il y a bien longtemps second site à protéger en priorité en Europe après un site grec. Il est regrettable que l'on n'ait pas souligné l'extrême originalité de l'ensemble des deltas Crau - Camargue, l'un fossile, l'autre bien vivant, tous deux à protéger.
On ne peut qu'espérer que l'Etat, conscient de ses responsabilités et de ses deniers, pour une liaison autoroutière Fos-Salon-de-Provence ne retiendrait qu'un simple aménagement, moins dommageable et moins onéreux.
Cessons de massacrer ce pays !
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