Le débat NEO

Réponse officielle :

Bonjour Antoine Douard,

Nous vous remercions pour cette question à laquelle nous allons tenter de répondre le plus clairement et le plus précisément possible.

Les tracés en tunnel constituent les tracés le plus complexes à réaliser techniquement. En effet, les conditions géologiques du sous-sol dionysien ne sont pas favorables en termes de tenue des matériaux et de circulations d’eau souterraines.

Pour sécuriser le plus possible leur réalisation, plusieurs tracés ont été étudiés afin d’envisager des travaux dans les meilleures conditions possibles sur le secteur. Ainsi, le tracé long permettrait de réaliser le creusement dans des matériaux potentiellement plus favorables et avec une couverture (profondeur) plus importante que le tracé court.

Ces 2 tracés constitueraient cependant une première dans ce type de matériaux et dans cette configuration. C’est pour cela que les coûts de ces tracés sont les plus importants, car ils intègrent une part importante de provisions pour aléas. En effet, ils alternent des configurations avec des creusements dans les alluvions composés de fines (sables) et de blocs plus ou moins gros parfois très résistants puis dans des zones bréchiques (plus compactes et plus cohésifs).

Aujourd’hui des techniques existent pour sécuriser le creusement. Les progrès dans le fonctionnement des tunneliers permettent de creuser dans des conditions qui paraissaient impossibles il y a plusieurs années. Ces machines sont conçues pour confiner le terrain à l’avancement et limiter les effondrements et tassements en surface. En complément des confortements ponctuels sont possibles (injections, traitement de sol, etc.).

De la même manière, aujourd'hui il est possible de creuser dans des terrains très durs (de type basalte compact sain, granit, etc.) avec d'autres techniques. Au regard des études géotechniques réalisées (qui restent à compléter), ces matériaux ne semblent pas être présents sur le tracé des tracés courts et longs.

Avant toute intervention, si un des tracés en tunnel était choisi pour la RN, des investigations géotechniques poussées et précises seraient menées pour, d’une part, définir l’implantation des ouvrages la meilleure possible, et enfin anticiper au maximum les éventuels aléas liés aux travaux, trouver les méthodes constructives les plus adaptées et limiter au maximum les risques.

Par la suite, et pendant le creusement des instrumentations sont en général implantées en surface sur les bâtiments et des repères sont positionnés pour mesure en temps réel les déplacements, les vibrations et les éventuels tassements du terrain. Ces dispositifs permettent d’alerter en cas d’anomalie, d’arrêter l’excavation et/ou d’ajuster les paramètres de creusement.

En complément, des constats seraient faits sur l’ensemble du bâti de surface concerné par le fuseau du tracé de telle sorte à disposer d’un état des lieux fiable avant les travaux et servir de référence en cas de litige.

Ces procédures sont relativement classiques et menées pour la plupart des travaux de réalisation de tunnels en ville ou dans des zones urbanisées.

Le débat public qui se déroule actuellement est un temps qui vous est dédié pour discuter du projet, de ses objectifs et caractéristiques. C’est aussi l’occasion d’écouter toutes vos suggestions et avis sur d’éventuelles alternatives. Ces échanges ont pour but d'éclairer la co-maîtrise d'ouvrage quant à la suite de cette opération. Votre contribution est donc précieuse et nous vous remercions de l'intérêt que vous portez au débat public et à ce projet.

Pour plus d'informations et de renseignements vous pouvez vous référer au dossier du maitre d'ouvrage (DMO) pages 74 et suivantes. Pour consulter les nombreuses études géotechniques disponibles vous pouvez vous rendre sur le site internet du projet à l'adresse suivante: https://www.neo-saintdenis.re/base-documentaire/ à la rubrique "Géotechnique et géologie".

La co-maîtrise d'ouvrage du projet NEO (Région Réunion, CINOR, Ville de Saint-Denis).