Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
Q81 • Déchets de graphite irradié
Réponse publiée
Bonjour,
Le devenir du graphite irradié pose des problèmes majeurs à cause de la présence de radionucléides "volatils" comme le Tritium, le C14 et le Cl 36 qui génèrent des problèmes de confinement à long terme sur un site de stockage de surface ou de subsurface.
Pourquoi, alors qu'elle était très en avance sur le sujet (différents brevets déposés), la France a-t-elle mis en veille les travaux sur le traitement du graphite en vue d'extraire ces "volatils"?
Sans cette approche, la seule alternative risque d'être le stockage en profondeur à des coûts prohibitifs.
Toute la littérature actuelle (notamment à EDF et au CEA) sur la possibilité de stocker en surface le graphite irradié sans traitement ne parait pas résister à l'examen du retour d'expérience international (voir par exemple la conférence INGSM tenue à Bruges en septembre 2019).
Pouvez vous répondre à cette question svp?
Réponse officielle :
Bonjour,
EDF et le CEA ont réalisé plusieurs programmes d’essais sur différentes techniques de traitement des déchets graphite entre 2009 et 2015, dans l’objectif de décontaminer ces déchets d’éléments contraignants du point de vue du stockage (tritium, carbone-14 et chlore-36). Les résultats des premiers essais à l’échelle du laboratoire ont permis d’envisager le traitement thermique du graphite comme une solution technique à mettre en œuvre avant le stockage, ce qui a conduit EDF à déposer plusieurs brevets. Cependant, les essais réalisés à plus grande échelle, dans le but d’étudier l’industrialisation des procédés, ont démontré que le traitement thermique n’atteint pas les performances escomptées : efficacité de la décontamination moindre ou non démontrée à ces échelles, conséquences environnementales significatives (rejets et transports), gestion complexe des déchets secondaires produits par le procédé (volumes importants restant à stocker).
Fin 2017, EDF et le CEA ont remis, à l’ASN et au gouvernement français, un rapport détaillé des résultats des essais français sur le traitement thermique du graphite, comme demandé par le PNGMDR 2016-2018 (article 38 de l’arrêté du 23 février 2017). Ce rapport est consultable sur le site internet de l’ASN.
Par ailleurs, par de nouvelles campagnes de caractérisation et de mesures, EDF et le CEA ont amélioré la connaissance des inventaires radiologiques des déchets graphite et leur précision, permettant de réduire de manière significative les inventaires des radionucléides les plus contraignants.
Cette fiabilisation des inventaires des déchets graphites a été demandée par le PNGMDR 2016-2018 (article 39 de l’arrêté du 23 février 2017).
· L’étude du CEA remise mi-2019, sur les résultats intermédiaires de ses travaux sur les inventaires en chlore-36 des déchets graphite des réacteurs UNGG G1/G2/G3 de Marcoule et des chemises graphite de Chinon A2 et A3, est consultable sur le site internet de l’ASN.
· La remise de l’étude d’EDF sur ses déchets graphites est attendue avant fin 2019.
· En outre, l’article 39 de l’arrêté du 23 février 2017 demandait de progresser dans la connaissance du comportement du carbone-14 contenu dans le graphite irradié. EDF indique que les résultats des essais et études sur ce sujet seront disponibles avant fin 2019.
Ces études feront l'objet d'une analyse de la part de l’ASN, qui prendra position sur le traitement des déchets graphite dans le cadre de l'avis qu’elle remettra sur la filière de gestion des déchets FA-VL.
Les nouvelles données d’inventaire seront utiles pour la poursuite, par l’Andra, des recherches sur une solution de gestion définitive adaptée pour ces déchets.
EDF et le CEA maintiennent une activité de veille sur le traitement du graphite, en participant aux instances internationales et en échangeant régulièrement avec les partenaires académiques et industriels les plus crédibles sur le sujet. A ce jour, le retour d’expérience international montre que les conclusions des recherches menées par les principaux acteurs du démantèlement des réacteurs graphite (UK, Allemagne, Espagne) sont également défavorables quant aux performances du traitement thermique du graphite. EDF suit de près les travaux sur d’autres solutions de traitement, actuellement au stade de la recherche.
Les Maîtres d'ouvrages.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: