Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
Q2 • Neutralisation des déchets radioactifs par laser
Réponse publiée
Le prix Nobel de physique Gérard Mourou, physicien français spécialiste des lasers, travaille actuellement sur un projet permettant de réduire drastiquement la durée de vie des déchets radioactifs, donc de les neutraliser.
Si elle était démontrée, cette solution permettrait d'éviter l'entreposage des déchets radioactifs dans des stockages souterrains, avec les risques qu'ils comportent pour les générations futures.
Questions:
- pourquoi cette solution n'est-elle abordée dans aucun document proposé pour ce grand débat ?
- pourquoi ne pas lui consacrer immédiatement les crédits nécessaires pour en démontrer la faisabilité ?
Réponse officielle :
Le potentiel recours à des lasers à impulsions ultra-courtes de haute intensité afin de réduire la radioactivité des déchets nucléaires « d’un million d’années à 30 minutes » a fait l’objet d’un éclairage médiatique suite à la remise du prix Nobel de physique en décembre 2018. Ces lasers, qui se sont révélés très performants dans le domaine de la recherche d’applications médicales (microchirurgie de l’œil et traitement de la cornée, du glaucome, de la dégénérescence maculaire, etc.) pourraient, selon Gérard Mourou, s’étendre au domaine des déchets radioactifs.
Cette idée s’inscrit dans le cadre de l’une des trois options étudiées depuis la loi n° 91-1381 du 30 décembre 1991 relative aux recherches sur la gestion des déchets radioactifs, dite « loi Bataille » : la séparation-transmutation. Elle consiste en la transformation des radionucléides dont la période radioactive est très longue en éléments stables (non radioactifs) ou à vie très courte. Cet axe est explicité dans le Dossier du Maitre d’Ouvrage (DMO) à la page 86, et au sein du livret « Approfondir ses connaissances » (fiche 12). En 2012, l’IRSN[1], dans un avis technique, a conclu que « Les résultats de quinze années de recherche sur la séparation-transmutation ont montré que seuls certains radionucléides pourraient être transformés avec la transmutation et que la mise en œuvre d’un tel procédé ne supprimait donc pas le besoin d’un stockage géologique profond ».
A l’occasion du débat public, le sujet de la séparation transmutation a également fait l’objet d’une des questions traitées dans le cadre de l’exercice de clarification des controverses mené par la CPDP. Celle-ci a conclu (cf. synthèse sur https://pngmdr.debatpublic.fr/approfondir/clarification-des-controverses-techniques) que les « quantités transmutées restent aujourd’hui infinitésimales pour une consommation d’énergie élevée » et que « en l’état actuel des connaissances, il n’y a ainsi pas de solution de séparation-transmutation qui serait adaptée à tous les radionucléides à vie longue et industrialisable dans un futur proche ».
Cette technologie va néanmoins continuer à faire l’objet de recherches dont les résultats seront suivis dans le cas où ils tendraient à montrer que celle-ci pourrait potentiellement permettre de traiter un jour, au moins en partie, les déchets de haute activité à vie longue.
[1] Avis IRSN n° 2012-00363 du 3 août 2012 -- https://www .irsn.fr/FR/expertise/avis/2012/Pages/Avis-IRSN-2012-00363-PNGMRD.aspx
voir aussi la fiche pédagogique https://www.irsn.fr/dechets/cigeo/Documents/Fiches-thematiques/IRSN_Debat-Public-Cigeo_Fiche-Transmutation.pdf
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