Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
Q5 • Réacteurs de 4ème génération
Réponse publiée
Les URE sont actuellement entreposés en attente d'une utilisation possible dans des réacteurs à neutrons rapides de 4ème génération.
Quelle chance avons-nous de voir ce type de réacteur en fonction à échéance raisonnable ? Tous les efforts sont-ils faits dans ce sens, car ce serait une solution véritable pour réduire voire quasiment éliminer les stockages futurs, d'après ce que je peux comprendre ?
Réponse officielle :
1- Quelle chance avons-nous de voir ce type de réacteur en fonction à échéance raisonnable ?
La stratégie de monorecyclage du combustible usé UNE actuellement mise en œuvre en France a été confirmée par le projet de PPE 2019-2028 ; elle s’inscrit dans une perspective à long terme de fermeture complète du cycle du combustible avec la mise en œuvre du multirecyclage des combustibles usés dans des réacteurs à neutrons rapides (RNR), incluant le recyclage des combustibles usés URE et MOX actuellement entreposés. Le multirecyclage du plutonium et de l’uranium permettrait à terme d’être indépendant énergétiquement vis-à-vis de l’uranium naturel, de stabiliser la production de plutonium, d’éviter l’accumulation d’uranium de retraitement et de mieux confiner les déchets ultimes.
Dans cette perspective et dans le cadre de la loi sur la gestion des matières et des déchets radioactifs de 2006, il a été confié au CEA en 2010 la réalisation d’études de conception d’un projet de démonstrateur technologique de réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium, nommé ASTRID dont la phase d’avant-projet détaillé se terminera fin 2019.
Pour autant, dans la mesure où les ressources en uranium naturel sont abondantes et disponibles à bas prix, au moins jusqu’à la deuxième moitié du 21ème siècle, le besoin d’un démonstrateur et le déploiement de RNR ne sont pas utiles avant cet horizon.
2- Tous les efforts sont-ils faits dans ce sens, car ce serait une solution véritable pour réduire voire quasiment éliminer les stockages futurs, d'après ce que je peux comprendre ?
Malgré l’éloignement dans le temps de la perspective de déploiement des RNR, la France va poursuivre l’étude des options technologiques qui pourraient assurer la fermeture complète du cycle sur le long terme.
Pour le moyen terme, la stratégie de mono-recyclage est destinée à être renforcée en mettant en œuvre une stratégie de multi-recyclage du plutonium et de l’uranium en réacteur à eau pressurisée (REP), technologie du parc actuel. Les solutions de multi-recyclage en REP nécessitent la mise au point d’un nouveau type de combustible. L’emploi de ce type de combustible est conditionné à un programme approfondi de recherche et développement et à des études d’ingénierie. De plus, une stratégie de multirecyclage en REP nécessiterait le développement de nouvelles infrastructures du cycle (adaptation des installations de la Hague et de Melox). Un programme de R&D spécifique au multi-recyclage en REP qui permettra d’étudier l’intérêt de diverses solutions en matière de sûreté en réacteur, d’évolution éventuelle des conditions d’exploitation, de fabrication en usine, de logistique de transports sera ainsi conduit pendant la période couverte par la PPE. L’objectif fixé est l’introduction d’un assemblage test de combustible en réacteur à l’horizon 2025-2028, en vue d’un déploiement industriel potentiel vers 2040.
Pour le plus long terme et le déploiement des RNR, le projet ASTRID va s’inscrire désormais dans un programme de R&D visant à renforcer et à maintenir les compétences sur la connaissance de la physique des RNR et des procédés du cycle associé. Ce programme s’appuiera sur le développement de capacités de simulation numérique et un programme expérimental ciblé.
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