Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A291 • Crise d’angoisse chez les Tartempion : nous sommes... radioactifs !
Retenue
Les consorts Tartempion, habitants proches du site de Cigéo, ont lu un article sur la radioactivité et découvert qu’ils étaient... radioactifs ! Avant même toute introduction de déchets nucléaires sur le site ? Ce qui les angoisse. M. Tartempion, 70 kg, a comme tout humain dans son corps plusieurs éléments radioactifs, notamment du potassium-40 et du carbone-14, ingérés avec ses aliments et sa boisson. Il constitue donc une source d’émission de rayonnements... ionisants ! Statistiquement, ces éléments ont une activité de l’ordre de 8 000 Bq (soit 8 000 désintégrations d’atomes radioactifs par seconde, chiffre qui peut paraitre très important mais qui est en réalité dérisoire, le becquerel étant une unité extrêmement petite) qui infligent à son corps une dose de radioactivité de l’ordre de 0,4 mSv/an (millisieverts par an). Les chiffres pour Mme Tartempion, 58 kg, sont un peu plus faibles, environ 6 500 Bq et 0,33 mSv/an. Et même leur fils de 5 ans est légèrement radioactif (600 Bq) ! Est-ce grave docteur ? Pour répondre à cette question, on peut faire trois comparaisons :
1) Avec la dose d’irradiation naturelle, externe et interne, reçue par chaque personne. En France (source IRSN, 2015) elle est en moyenne de 2,9 mSv/an se décomposant (toujours en moyenne) en 0,62 mSv/an en provenance du sol (fonction de sa nature), 0,32 mSv/an en provenance de l’espace (rayons cosmiques), 1,43 mSv/an dus à l’inhalation du radon-222 et enfin 0,55 mSv/an dus à l’ingestion d’aliments et d’eau, déjà cités. Ces valeurs varient de façon importante en fonction de la nature des sols, de l’altitude, des habitudes alimentaires, etc. Dans les régions granitiques par exemple, la dose globale de 2,9 mSv/an peut doubler voire tripler. Et dans certaines régions du monde, elle atteint 70 mSv/an ! (au Kérala, en Inde). Les habitants concernés sont-ils davantage malades ? Rien de tel n’a été observé.
2) Mme Tartempion s’est vu prescrire un scanner abdominal, qui lui délivrera 10 mSv en une heure, soit... 3 fois la dose moyenne annuelle reçue de l’environnement. Mais elle n’est pas inquiète, ce en quoi elle a d’ailleurs raison, à condition de ne pas multiplier l’examen.
3) Les déchets nucléaires qu’il est prévu d’enfouir à 500 m sous terre devront impérativement avoir, aux termes de la Règle Fondamentale de Sûreté (RFS) III, un impact démontré inférieur à 0,25 mSv/an sur les personnes du public. Soit moins du dixième de la dose de radioactivité naturelle reçue et même moins que la radioactivité que les Tartempion recevront de leur... propre radioactivité ! Mais le site Cigéo leur fait peur, pas un scanner qui émet en une heure la même dose que 40 ans de séjour à sa surface. Comprenne qui pourra...
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