Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A319 • Pour la Transmutation 3. Contribuer au projet MYRRA
Retenue
La transmutation des actinides mineurs (AM) est démontrée sur le plan scientifique (OPECST, 2005) « La transmutation des actinides mineurs est démontrée sur le plan scientifique. Soumis à un bombardement neutronique, les actinides mineurs sont effectivement cassés en des noyaux plus légers, dont la période radioactive, divisée par mille, est ramenée à quelques siècles. Les recherches sur la transmutation ont été principalement effectuées grâce au réacteur Phénix. Pour réaliser la transmutation à l’échelle industrielle, d’autres outils seront nécessaires, les réacteurs de Génération IV ou les réacteurs sous-critiques pilotés par accélérateurs de type ADS (Accelerator Driven Systems). »
La transmutation cible l’essentiel de l’inventaire de radiotoxicité à moyen et long termes (CEA, 2012, T2, page 6) « Si l’on s’en tient aux déchets ultimes actuels, on constate que la composante «actinides mineurs» (neptunium, américium et curium) représente la quasi-totalité de l’inventaire de radiotoxicité à moyen et long termes. Les actinides mineurs constituent donc, selon ce critère, la première cible d’une stratégie de séparation-transmutation. »
La transmutation des AM offre une possibilité de réduire l’emprise souterraine d’un site de stockage géologique (CEA, 2012, T2, page 7) « Aussi, l’association de la transmutation des actinides mineurs, et en particulier de l’américium, et d’une durée d’entreposage suffisante pour laisser décroître la puissance émise par les radionucléides de durée de vie moindre, offre, dans son principe, une possibilité de réduire l’emprise souterraine d’un site de stockage géologique des déchets, dans l’objectif d’optimiser l’utilisation de la ressource précieuse que constitue un site de stockage de la qualité de celui qui est actuellement envisagé. »
En matière de gestion des déchets nucléaires il est faux d’affirmer que la technologie est impuissante. Suite à la loi Bataille, deux pistes se sont dégagées, celle du réacteur à neutrons rapides refroidi au sodium (RNR Na) et celle du réacteur piloté par accélérateur (ADS). La loi de 2006 a maintenu ces deux fers au feu, dans l’attente d’un bilan du CEA fin 2012.
« Il faut enfin souligner que la démonstration du concept d’ADS à des puissances non encore industrielles mais déjà significatives, étape indispensable, est aujourd’hui sérieusement envisagée, notamment dans le cadre des projets d’ADS européen (MYRRHA) et chinois (C-ADS). Ces deux projets expérimentaux, basés sur des réacteurs au plomb-bismuth d’une puissance de l’ordre de 100 MW th, affichent aujourd’hui l’ambition d’entrer en phase de construction d’ici 2025 pour une mise en opération avant 2035. » (CEA, 2012, T2, page 45)
Depuis le choix en faveur du RNR (projet ASTRID), la participation française aux travaux de R&D menés par EURATOM sur l’ADS (projet MYRRHA) s’est limitée à la contribution scientifique du CNRS et à celle de quelques industriels français. C’est d’autant plus regrettable que le projet ASTRID, qui doit préfigurer les surgénérateurs de demain, a été suspendu.
A noter qu’au-delà de la transmutation par ADS, d’autres perspectives de R&D sont ouvertes, notamment celles liées à la mise en œuvre de lasers de puissance.
Le couplage entre un réacteur et un accélérateur de particules est une expérience récente et réussie. Ce n’est qu’en octobre 2009 qu’une équipe franco-belge (CEA/CNRS/SCK.CEN) a réussi le premier couplage entre un accélérateur en mode continu et un réacteur au plomb (programme GUINEVERE) et en a fourni les caractéristiques de pilotage et de sûreté représentatives d’un ADS industriel
Les ADS ont bénéficié des avancées de la R&D sur les accélérateurs menée essentiellement par la France. C’est l’excellence en la matière des laboratoires du CEA et du CNRS, en collaboration avec d’autres laboratoires européens, qui a levé l’un des verrous technologique des projets d’ADS, la fiabilité de l’accélérateur linéaire. La fiabilité doit encore faire l’objet de travaux de R&D, notamment par l’apport des techniques de machine learning et d’intelligence artificielle.
Les ADS présentent la capacité de transmutation la plus élevée (CEA, 2012, T2, page 37) « Comme attendu, les ADS présentent de loin la capacité de transmutation la plus élevée : 95 kg/TWhe soit environ 20 fois plus que celle obtenue dans un RNR en mode homogène, c’est-à-dire mélangé au combustible (5 kg/TWhe). Cela signifie que pour transmuter une même quantité d’actinides mineurs, les ADS auraient à produire 20 fois moins d’énergie qu’un RNR. »
De l’intérêt pour l’industrie française. En symbiose avec les laboratoires français les industriels français peuvent encore prétendre contribuer à la réalisation de l’ADS MYRRHA, et plus spécialement de son accélérateur, un LINAC supraconducteur dont la maitrise industrielle aurait d’importantes retombées, notamment dans le domaine médical. C’est l’un des enjeux d’une contribution financière de la France à la poursuite de ce projet.
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