Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A321 • Nécessité d'une définition d'un seuil d'exemption pour les déchets TFA
Retenue
Seuil d’exemption des TFA
La Directive Euratom fixe pour l’Europe un seuil d’exemption au-dessous duquel les matières sont dites non contaminées et peuvent revenir dans les circuits commerciaux.
Actuellement, les ferrailles de démantèlement dans les zones contrôlées représentent des milliers de tonnes et sont en général des aciers nobles comme les aciers inoxydables.
Or 50 % de ces ferrailles sont stockées en TFA dans les stockages prévus à cet effet car elles sont simplement réputées contaminées pour avoir été en zone contrôlée. Dans la réalité, elles ne sont pas contaminées.
Dans le cadre écologique de l’économie circulaire, ces ferrailles devraient pouvoir être remises en circulation. Nous éviterions des approvisionnements de matières premières, fer, de nickel et de chrome et également nous économiserions sur les énergies de fusion de ces aciers inoxydable et nous émettrions moins de CO2. Bref une vraie action de développement soutenable.
Mais il ne suffit pas de se limiter à ces ferrailles-là. D’autres, en zone contrôlée, sont très faiblement contaminées. Elles peuvent être soit décontaminées par lessivage et prendre le chemin des précédentes, soit comme le fait l’aciériste suédois Sandwick, elles peuvent être refondues sachant que les contaminants radioactifs ou autres se trouvent dans les « surnageants » de fusion et qu’un simple raclage suffit à les éliminer.
Les Suédois sont réputés pour leur grand souci de l’environnement, donc si cette méthode fonctionne bien dans leur pays, nous devrions pouvoir l’adopter.
Si c’était le cas, nous pourrions remettre en circulation les ¾ des ferrailles de déconstruction et surtout nous éviterions de saturer des stockages et nous ne serions pas obliger d’en ouvrir de nouveaux.
Il y a bien quelques réactions de certains organismes français qui sont opposés à ce recyclage en oubliant que le marché européen est ouvert et que l’on ne sait pas d’où viennent les constituants des produits manufacturés.
Sur ce point je partage totalement la vision de monsieur Repussard qui, ayant été pendant longtemps Directeur de l’IRSN, connaît parfaitement ce sujet.
Par contre, je ne suis pas d’accord avec lui sur les gravats de béton des enceintes réacteurs et d’autres dans le bâtiment des auxiliaires nucléaires et dans le bâtiments de la piscine de désactivation.
Les enceintes de béton des enceintes de réacteurs de 900 MW sont protégés côté face interne par un liner métallique. Leur broyage donnerait des gravats non contaminés utilisables dans la construction, le sous bassement des chaussées et même dans la fabrication des enrobés. Pour les bétons du bâtiment des auxiliaires nucléaires, appliquons simplement les normes de la Directives Euratom. Mais sachons que la contamination, si elle existe est simplement superficielle. Le cœur de ces bétons n’est pas contaminé. Enfin le béton de la piscine du combustible est gainé par un revêtement en acier inoxydable qui le rend parfaitement étanche mais qui empêche également qu’il soit contaminé. On peut dès lors le traiter comme celui de l’enceinte de confinement.
Nous avons la directive 2013/59/Euratom qui a été présenté par l’ASN au HCTISN – le 1er février 2018 au travers d’un document accessible sur internet et portant le nom de :
Gestion des déchets TFA et seuils de libération
Aspects réglementaires
Aperçu de quelques pratiques à l’étranger
Et qui se termine par ce résumé :
1. L’application des seuils de libération n’est pas uniforme à tous les pays,
2. Les méthodes de mesures utilisées pour chaque cas de figure ne sont pas harmonisées,
3. Les valeurs des seuils d’exemption pour un radionucléide donné peuvent varier en fonction du type de matériaux,
4. Des progrès dans les techniques de mesurage sont encore nécessaires pour appliquer aisément les seuils définis pour certains radionucléides.
L’IRSN et l’ASN ont les éléments pour transposer ces seuils sur les produits de déconstruction en France. Il est bien plus simple de réduire et de recycler ces produits que d’d’ouvrir de nouvelles zones de stockage inutiles.
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