Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A322 • Recommandations pour la synthèse de cette CNDP
Retenue
Après avoir lu, la synthèse à mi-parcours de la CNDP PNGMDR, j’avoue avoir été très surpris d’y trouver une sorte de sondage entre les soi-disant pro-nucléaires et les anti-nucléaires, à ne pas confondre avec ceux qui sont pour la préservation de l’environnement.
J’ai observé que les antinucléaires avaient tous le même discours : « le problème des déchets est insoluble donc il faut sortir du nucléaire ».
Bref, ce n’était plus une CNDP sur la gestion des matières et déchets radioactifs, mais on revenait sur la sortie du nucléaire, parfois exprimée en propos véhéments cachant un manque d’argumentations solides.
Dans cette nouvelle CNDP PNGMDR, les sujets majeurs concernent CIGEO pour mettre les déchets MA-FA à Vie Longue, à l’abri des générations futures et une limite d’exemption pour les déchets de très faible activité.
En lisant, le CV des membres de la CNDP, celui de sa Présidente, Mme Isabelle Harel-Dutirou et celui de ses deux assesseurs, Messieurs Michel Badre et Pierre Yves Guiheneuf, personnes sans parti-pris sur le sujet, j’ai pensé que nous aurions une synthèse objective des points de vue exprimés.
L’ANDRA a fait un travail considérable dans le laboratoire de Bure pour préparer le dossier CIGEO conformément au cahier des charges. Le dossier, d’une grande qualité, donne toutes les assurances sur un stockage de très long terme dans l’argilite suite au remarquable dossier « ARGILE » présenté en 2005.
Déjà dans ce dossier, il avait été prévu un principe de récupérabilité des colis au cas où l’un d’entre eux présenterait une défaillance. Mais ceci supposait que la réparation aurait lieu in situ. A ce principe de récupérabilité est venu s’ajouter un principe de réversibilité suite à une CNDP itinérante préparatoire à la loi de 2006. Ce principe a été pris en compte en pensant que si, dans le siècle qui suivra l’introduction des premiers colis, des solutions industrielles de transformation de ces déchets en radioéléments à vie plus courte voyaient le jour, on pourrait les extraire de leur logement et les retraiter. Si aucune solution ne se détachait après un siècle les colis seraient murés définitivement dans leur logement.
Ce principe de réversibilité a renchéri considérablement le projet. Mais c’est ainsi, il aurait fallu faire une approche financière pour en peser le coût et les bénéfices attendus. Désormais ce principe figure dans la loi et nous devons le respecter.
J’ai beaucoup participé au présent débat via internet puisque la réunion qui devait se tenir à Lyon a été reportée. Et j’ai pu constater que les dossiers, les avis, les contributions et les cahiers d’acteurs rédigés par des connaisseurs du sujet étaient bien argumentés et bien charpentés sans dériver vers le sempiternel débat « pour ou contre le nucléaire ». Il ne traitait que du sujet porté par cette CNDP
J’ai donné mes avis sur divers sujets que je connais bien, après 30 ans d’activités dans la production nucléaire, comme les déchets de retraitement, ceux de procédés, les TFA sortis des centrales, les déchets de déconstruction. Ainsi que ma conviction de la nécessité absolue d’appliquer un seuil d’exemption sur les déchets TFA, conformément à la Directive Euratom, en l’appliquant comme dans tous les autres pays d’Europe.
L’Andra est une Agence Nationale compétente et respectée, et aucun producteur de déchets ne passe outre ses directives. M’appuyant sur les évaluations réalisées par l’IRSN et l’ASN, j’approuve totalement le projet CIGEO parce qu’il me paraît présenter toutes les garanties de sûreté.
Je suis pour un électronucléaire responsable, celui qui ferme le cycle du combustible, et je ne partage pas le point de vue de ceux qui militent pour l’arrêt du retraitement et un stockage à sec des éléments combustibles.
Peut-on comparer le cahier d’acteurs fait par l’Académie des Sciences et l’Académie des Technologies à un cahier d’acteurs des antinucléaires ?
Peut-on comparer la contribution de l’ancien Directeur de l’IRSN, Monsieur Repussard et les avis exaltés de Monsieur Hourdequin ?
Peut-on comparer le cahier d’acteurs d’un collectif d’anciens exploitants du nucléaire qui ont toujours eu comme priorité la sûreté de leurs installations, la sécurité de leurs agents et de leur environnement, avec celui de Global Chance bien éloigné du terrain ?
Dans la synthèse finale, il ne suffit pas de compter les pour et les contre, ce que l’on aurait pu avoir en une semaine avec n’importe quel organisme de sondage, mais de peser les arguments développés dans les avis, les contributions et les cahiers d’acteurs.
Il faut que l’Etat Major de la CNDP, cité plus haut, examine les contenus et les fondements des différentes expressions. Si cette procédure est suivie, je n’ai aucun doute sur le contenu de la synthèse.
En revanche, si la synthèse finale ressemble à la synthèse à mi-parcours, je pense que nous aurons perdu beaucoup de temps et que le rôle de la CNDP aura été dévoyé.
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