Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A360 • Déchets radioactifs. Pour une gestion exemplaire
Retenue
Ingénieur Arts et Métiers ; carrière dans le nucléaire ; retraité depuis 1991.
Intervenu en qualité de commissaire enquêteur sur de nombreuses demandes d’autorisations d’ICPE et d’INB, notamment adjoint au président de la commission d’enquête pour la création du laboratoire d’étude du stockage souterrain des déchets nucléaires de haute activité à vie longue (HA-VL), puis en qualité de président de la commission d’enquête pour la fermeture du centre de stockage de déchets FA-VL de la Hague.
Déchets de faible activité à vie longue (FA-VL)
Les enseignements tirés de la fermeture et de la surveillance du centre de la Hague ont été profitables aux centres de stockage en subsurface qui ont suivi et en amont, en ce qui concerne la traçabilité des déchets, la constitution et la gestion des colis.
Déchets de haute activité à vie longue (HA-VL)
Les déchets radioactifs HA-VL présentent un côté inquiétant car ils projettent dans un avenir lointain et inconnu appelant des modes de raisonnement inhabituels.
Les solutions qui étaient envisageables, entreposage en subsurface, transmutation radioactive et stockage souterrain à grande profondeur, ont toutes fait l’objet de solides études scientifiques confrontées internationalement.
L’exigence d’une surveillance permanente sur le long terme de l’entreposage en subsurface et les risques élevés de contamination de l’environnement en cas d’action terroriste, de conflit ou même d’agression d’origine naturelle, font rejeter cette solution qui ne pourrait être que d’attente et de courte durée.
Les études du CEA sur la transmutation radioactive ont confirmé que cette solution, n’apportant qu’une réponse partielle, n’est envisageable industriellement que par des réacteurs de 4ème génération.
Enfin, la communauté scientifique dans son ensemble, s’est exprimée en faveur du stockage des déchets HA-VL en formation géologique profonde, en tant que solution durable à sûreté passive. Le site de Bures, parmi les trois sites français étudiés, est bien le plus judicieux pour sa stabilité et ses qualités de rétention des produits de fission.
Le laboratoire d’étude du stockage souterrain de Bures a été le meilleur outil dont pouvaient disposer l’ANDRA et le CEA pour conduire leurs études de conception du site de stockage et de validation du site.
L’étude d’Oklo (Gabon) où des réactions de fission se sont entretenues naturellement il y a deux milliards d’années, a surpris en montrant que les produits de fission avaient très peu migré dans l’argile. La sûreté du stockage repose sur les barrières multiples à l’intérieur desquelles les déchets radioactifs sont enfermés - matrice vitrifiée, conteneur en acier, sur-conteneur, alvéole scellée chemisée – sous 500 mètres de profondeur dans une couche géologique stable d’argile de qualité attestée constituant la barrière ultime.
Cette étude extrêmement poussée répond à toutes les critiques rationnellement formulées. Elle montre que, dans les hypothèses les plus pessimistes imposées pour la sûreté de l’installation, le retour de radioactivité en surface ne serait pas supérieur au niveau de radioactivité naturelle que l’on peut rencontrer en France.
Il faut relativiser et hiérarchiser les risques :
• Les déchets industriels sont autrement plus dangereux et, comparativement, on s’en préoccupe peu.
• La terre est radioactive, les volcans rejettent des quantités énormes de matériaux radioactifs.
• Il existe des régions du monde très radioactives où vivent des hommes depuis des temps immémoriaux.
Dans le site de stockage retenu, les déchets radioactifs sont éloignés de zones de subduction, à l’abri d’extrêmes glaciations et d’intrusions humaines. Les stocker ainsi sous terre n’est pas les renvoyer à nos lointains descendants, mais plutôt les en protéger.
Le stockage souterrain de Bures est un maillon indispensable du dispositif de production d’électricité français. Il serait tout autant indispensable si l’on arrêtait les centrales nucléaires pour confiner en toute sécurité les déchets nucléaires déjà produits.
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