Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A400 • Énergie nucléaire : mais de quoi parle t’on ?
Retenue
Dans ce débat sur le PNGMDR, et plus particulièrement au stockage géologique des déchets avec CIGEO, un grand nombre de commentaires se sont exprimés sur l’énergie nucléaire. Je vais donc poser une vision macroscopique du contexte et des enjeux.
L’énergie consommée par l’homme prend deux grandes formes :
- Directe : c’est celle qu’on extrait de la nature et que l’on utilise (brûle) directement. L’essence des voitures, le charbon utilisé dans les hauts fourneaux, le gaz de notre chaudière entrent dans cette catégorie. Ces énergies directes sont actuellement en quasi totalité carbonées et représentent la moitié des 30 milliards de tonnes de CO2 rejetées chaque année dans l’atmosphère.
- Indirecte : c’est celle qui ne peut être extraite et utilisée directement, et qui dû être transformée avant son utilisation. L’électricité et l’hydrogène en font partie, mais également la vapeur utilisée dans la papeterie ou l’agroalimentaire. La production de ces énergies indirectes est soit issue d’énergies fossiles, soit de renouvelables (électricité uniquement), soit du nucléaire (actuellement électricité uniquement). Ces énergies indirectes pèsent 25% des émissions de CO2, en quasi totalité par les énergies fossiles.
Or dans le débat, on a pu lire une opposition farouche entre pros et antis, mais avec une focale unique sur la production électrique. Or dans le monde l’électricité représente moins de 15% de l’énergie totale consommée, alors que les autres formes d’énergies représentent plus de 85%. Et si on regarde de plus près, les énergies renouvelables en plein essor, éolien ou solaire ou hydraulique, ne délivrent que de l’électricité : elles ne peuvent donc pas s’adresser au marché de l’énergie industrielle source de plus des deux tiers des émissions de CO2.
Alors sauf à être climato-sceptique et considérer le réchauffement climatique comme une propagande d’un lobby quelconque, il faudra bien trouver des énergies sans carbone capables de faire le même travail qu’une flamme vive, et avec les températures qui vont bien soit entre )00 et 1200 degrés, si on veut atteindre nos ambitions d’un zéro carbone en 2050. Et pas besoin d’être prix Nobel de physique ou devin pour faire l’analyse. Seuls aujourd’hui les réacteurs nucléaires de génération 4 présentent cette aptitude pour un objectif 2050.
C’est bien pour cela que tous les pays industrialisés ont des programmes de développement industriel de ce type d’installation a même de sauver une planète au bord de l’asphyxie. L’humanité peut s’en donner les moyens et s’assurer que cela sera fait dans les règles de sûreté propre aux dangers que représente cette énergie, et faire en sorte que son utilisation soit sans risque.
Face aux enjeux du réchauffement climatique, il vaut mieux faire front commun que de crier au loup du haut de la montagne : CIGEO a montré qu’on pouvait avoir une approche scientifique et responsable. L’avenir nous appartient, il sera ce que nous en ferons et nous ne résoudrons pas tous les problèmes avec les renouvelables : l'affirmer est une utopie irresponsable.
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