Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
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A423 • Les risques du retraitement
Retenue
Le retraitement n’a rien à voir avec un recyclage, et ce pour quatre raisons :
1 – Dans les faits, seulement environ 1 à 2 % de la matière initiale (combustible usé) est réutilisée (c’est le Mox), comme souligné dans un rapport du HCTISN. Tout le reste est stocké (déchets vitrifiés et uranium de retraitement).
2 – Il n’est pas sans fin, puisqu’il y a stockage en bout de course.
3 – Il génère un grand volume de déchets, dont certains très dangereux (dits « déchets de haute activité »).
4 – Les usines de retraitement (comme celle d’Orano, ex-Areva, à La Hague) polluent la mer et l’atmosphère par leurs rejets. Alors qu’habituellement le « recyclage » est censé être vertueux, propre et amener une plus-value, dans le cas présent ces opérations sont sales, coûteuses et inefficaces.
En plus, cette opération est dangereuse. Un milligramme de plutonium inhalé (soit la taille d’une poussière), c’est l’assurance d’un cancer des voies respiratoires. Pourtant, 300 à 450 kilos de plutonium pur circulent chaque semaine entre La Hague et Marcoule ! Ces transports qui traversent la France constituent une véritable menace pour les populations. Ils empruntent des autoroutes parfois surchargées (A6, A7 et A13), des viaducs, des tunnels. Que se passerait-il en cas d’accident ?
Alors que ces itinéraires devraient être secrets et régulièrement modifiés pour des raisons de sécurité, ils sont très facilement accessibles et les camions aisément reconnaissables. Des terroristes n’auraient pas besoin de beaucoup de recherches pour savoir comment les faire exploser ou s’en emparer.
Les risques de prolifération
On oublie trop souvent qu’il s’agit de convois de matériaux hautement radioactifs et que 4 à 8 kg de plutonium suffisent pour fabriquer une bombe atomique. Il est incroyable que l’industrie nucléaire prenne un risque aussi insensé. Que se passerait-il si ce plutonium arrivait dans les mains d’un groupe terroriste ou d’un État malintentionné ? Les risques de prolifération sont réels.
L’illusion d’une frontière entre l’utilisation civile et l’utilisation militaire du plutonium est entretenue. Pourtant il n’y en a pas. Chaque pays produisant de l’énergie nucléaire possède la matière première pour élaborer une bombe atomique. La distinction entre nucléaire civil et nucléaire militaire est une dangereuse fiction.
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