Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A441 • La situation que nous avons engendrée engage notre responsabilité face aux générations futures
Retenue
Dans le domaine du nucléaire tout particulièrement, à cause de la nature des phénomènes produits (la radioactivité des différents éléments libérés et sa durée), il convient d’être le plus prudent et le plus modeste possible. Voilà plus de 50 ans que le choix de cette énergie a été imposé en France et nous n’avons toujours pas de solution à la question de la gestion des déchets - et « matières » en principe valorisables selon la terminologie officielle en vigueur- que les centrales produisent et dont certains seront encore actifs pendant des centaines de milliers d’années. C’est-à-dire que nous nous sommes lancés dans la voie de l’électro-nucléaire sans savoir comment éliminer ses déchets, sinon en recyclant une infime partie des éléments produits : si 96 % du combustible usé est valorisable d’après la filière, seul 1 %, le plutonium, est effectivement actuellement valorisé. Nous tablons sur de futurs progrès pour résoudre le problème que nous avons créé, qui devient donc aussi celui de nos descendants. A eux de trouver ???
Dans ces conditions, évitons d’être arrogants et sûrs que les propositions qui nous sont faites aujourd’hui pour l’avenir sont absolument les meilleures, pour toujours.
Il suffit pour se convaincre de la nécessité de cette « relativité » de regarder le sort réservé à l’assurance qui nous avait été annoncée concernant le démantèlement des réacteurs UNGG (uranium naturel graphite gaz), construits dans les années 60 et les premiers mis en service. Suite à leur arrêt (en fin d’activité), EDF reconnaît qu’il devra changer de méthode pour en démanteler les caissons réacteurs, ce qui conduira à des opérations près d’un siècle après leur mise en service, sans que la mise en sécurité de ces éléments soit à ce jour garantie pour cette durée (le questionnement est celui de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire).
Donc pour le projet Cigéo :
- il ne concerne qu’une partie des déchets (ceux à haute ou moyenne activité et à vie longue, à l’exception notable des autres éléments, qui représentent une quantité incomparable, loin de l’affichage de l’Andra de 1,6 million de m³ . Il s’agit en réalité de près de 200 millions de m³ : résidus d’exploitation minière, stériles contenant des métaux radioactifs, déchets divers à radioactivité naturelle élevée...
- Il est présenté comme le plus sûr face à d’autres possibilités, mais toujours limitées par l’état actuel de nos connaissances et en espérant de futurs progrès.
- Le fait d’opter pour un scénario irréversible à terme est très inquiétant quant à notre responsabilité : la période de réversibilité inscrite dans le projet ne serait-elle pas en quelque sorte un moyen de rassurer et de faire accepter plus facilement le scénario ?
Si l’on considère qu’il vaudrait mieux s’abstenir d’hypothéquer l’avenir et que nous ne savons pas grand-chose des futurs progrès technologiques ni de leur échéance (conditionnés en partie par de futurs choix économiques et politiques), il est alors plus réaliste et plus rationnel de :
- continuer à privilégier des entreposages réversibles
- cesser d’augmenter les quantités de matières radioactives produites
- ne pas se substituer aux générations futures ni aggraver la dégradation de l’environnement que nous leur léguerons.
Signaler un problème
Ce contenu est-il inapproprié ?
Partager: