Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
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A144 • Pourquoi sortir du nucléaire ?
Retenue
Plusieurs pays européens autour de la France ont décidé de sortir du nucléaire civil. L’Allemagne a décidé l’arrêt définitif de ses centrales au plus tard en 2022 après la catastrophe de Fukushima en 2011.
Les risques du nucléaire existent à plusieurs niveaux : sanitaire, environnemental, sécuritaire. La durée de vie légale des centrales nucléaires en France est de 40 ans. Or, les centrales françaises sont vieilles et ont presque cette moyenne d’âge, les risques sont donc nombreux.
Il n’y a pas de seconde chance possible avec le nucléaire. L’accident de Tchernobyl en 1986 en Ukraine ou dernièrement en 2011 à Fukushima au Japon en sont des exemples. Que le problème provienne d’une erreur humaine ou d’une catastrophe naturelle, le résultat est le même, la situation sanitaire est un désastre. Sur l’ensemble du continent européen, on parle de 9 000 à 90 000 décès imputables directement à la pollution radioactive liée à Tchernobyl. Les problèmes sanitaires liés à cet accident se font d’ailleurs encore ressentir en France notamment au niveau des cancers de la thyroïde.
Le nucléaire pollue en carbone indirectement lorsque l’on prend en compte son cycle de vie lors de :
l’extraction de l’uranium et de sa fabrication en combustible,
la construction et du démantèlement des réacteurs.
Pour l’heure, nous ne savons pas traiter les déchets radioactifs. Leur destruction est impossible. La solution trouvée a donc été de les enfouir.
La durée de vie d’un déchet radioactif est en moyenne de 100 000 ans d’où les doutes.
Le coût du projet Cigéo à Bure (centre de stockage des déchets radioactifs), on parle de 25 à 36 milliards d’euros mais comme cela s’écoule sur plusieurs dizaines d’années, personne ne sait vraiment combien le projet coûtera réellement.
Les dizaines de milliards d’euros investis dans le nucléaire posent la question de la viabilité de cette technologie. La question se pose de faire confiance à une filière qui absorbe des sommes considérables, paralysant la progression des énergies renouvelables.
Actuellement, un seul réacteur nucléaire est en construction en France. La mise en service de l’EPR de Flamanville était prévue en 2012, de multiples retards ont émaillé la construction. Le démarrage est prévu au mieux pour fin 2019. Au départ, le chantier devait coûter 3 milliards, la facture avoisine les 11 milliards, presque 4 fois plus.
EDF est détenu à environ 85 % par l’Etat français. Le nucléaire engloutit donc des sommes colossales d’argent public.
Pour l’instant, la loi accorde une durée de vie aux centrales de 40 ans. EDF chercherait à prolonger le droit de fonctionner des centrales de 10 à 20 ans, soit 50 ou 60 ans. En effet, le démantèlement d’une centrale en fin de vie a également un coût astronomique qui n’est pas chiffrable avec précision. EDF estime que le coût de démantèlement des 58 réacteurs français est estimé à 75,5 milliards d’euros sur plusieurs décennies.
La somme de 75 milliards semble impressionnante mais cela pourrait être encore plus. Or, la plupart des centrales ont été construites entre 1977 et 1987 et devront être arrêtées bientôt. Pour l’instant, EDF n’a provisionné que 36 milliards pour cette tâche. De plus, le géant de l’énergie ne prend pas en compte le coût de la remise en état des sols qui est pourtant une “exigence légale élémentaire”. La question du démantèlement est donc loin d’être résolue.
Quelles alternatives au nucléaire ?
Le nucléaire verrouille la progression des énergies renouvelables. L’argent octroyé au nucléaire n’est pas dépensé pour faire progresser le secteur recherche et développement dans le domaine des énergies renouvelables. Pourtant, des solutions existent.
Développer les énergies renouvelables
Concernant le futur de l’énergie, ce n’est pas une énergie qui remplacera toutes les autres, c’est un parc énergétique diversifié qui va permettre de faire diminuer la part du nucléaire.
Plusieurs types d’énergies renouvelables existent. On peut citer notamment :
L’énergie solaire,
L’énergie éolienne,
L’énergie hydraulique,
La biomasse,
L’énergie géothermique.
La part de l’énergie renouvelable en France pour la production d’électricité est d’environ 18 %. Si l’on prend en compte la consommation finale toutes énergies confondues, on descend à environ 13 %. Pour l’instant, il y a un manque d’investissement dans les énergies renouvelables.
Dans l’Accord de Paris et le Plan climat, l’Union européenne affiche des ambitions fortes au niveau des énergies renouvelables. L’objectif est d’arriver à 27 % d’énergies renouvelables dans sa consommation finale brute en 2030. Dans sa loi de transition énergétique pour la croissance verte, la France a même décidé de porter cette part à 32 % dès 2030. Des objectifs élevés qui vont être difficilement atteignables si une grande partie des investissements part pour le nucléaire.
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