Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A165 • Ne pas se tromper de finalités
Retenue
Contrairement à ce que d’aucuns pensent, il est important que nous libérions, dès que possible, les générations futures du fardeau des déchets et il nous revient de concevoir et de mettre en œuvre des processus efficaces, lesquels constitueront en la matière un héritage positif et pérenne en imaginant que les générations qui nous suivent pourraient bien, elles aussi, s’appuyer sur le nucléaire, surtout en ces temps de réchauffement qui viennent.
Même Nicolas Hulot a parlé à l’époque de « moins mauvaise solution » la résolution de la question de ces déchets -qui existent- ne pouvant être perpétuellement différée.
On a donc recherché de telles configurations géologiques et c’est ainsi qu’à été identifiée, au seuil du plateau lorrain, une vaste et épaisse couche d’argilite, configuration stable depuis environ 150 millions d’années et qui, à la limite Meuse-Haute Marne, si situe à environ 500 m de profondeur.
Un laboratoire « in situ » a été développé dans cette couche d’argilite (à proximité du village de Bure), afin de vérifier en conditions réelles si la roche possède les qualités attendues permettant la réalisation d’un site de stockage et présente bien les capacités de confinement recherchées.
Mais pour les contempteurs du nucléaire, on comprend bien qu’ils tiennent là, en s’y opposant, un formidable levier et même une martingale gagnante pour bloquer le système dans son dernier step et discréditer du coup toute sa logique.
Le nucléaire, comme ils le clamaient depuis longtemps, serait donc une voie sans issue, un fourvoiement dramatique, puisque ses déchets ultimes seraient ingérables, conduisant à laisser aux générations futures un legs empoisonné.
Les « gros » mots pour le dire parviennent aisément, mais ne signifient nullement que la problématique est bien comprise.
Comment dès lors, ramener rationnellement la question à l’évaluation quantitative des risques réellement encourus pour nos lointains descendants à partir des connaissances physiques des processus, de l’évolution de la nature et de la nocivité des matériaux stockés, de la cinétique de diffusion des radionucléides au travers des barrières interposées, dont la perméabilité des matrices issues du processus de vitrification des déchets de haute activité, etc….
Comme dit, la couche géologique est stable depuis 150 millions d’années et on peine à imaginer les processus qui pourraient modifier cet état de fait. Imaginer que cette stabilité durera encore le temps de la décroissance radioactive des produits qu’on souhaite traiter (soit quelques centaines de milliers d’années a mettre en regard de centaines de millions d’années…) est une hypothèse très raisonnable et elle fonde largement la sûreté de l’approche.
Nos voisins européens (Suède, Finlande) qu’on cite volontiers en exemple pour la qualité de leurs politiques environnementales, ont également choisi le stockage géologique comme exutoire pour leurs déchets nucléaires sans que les oppositions, qui certainement existent aussi, aient pris le caractère hystérique que nous connaissons en France et sans doute en Allemagne.
Par ailleurs, le financement du traitement ultime des déchets, comme celui du démantèlement des installations est déjà inclus dans le prix du kWh, mais les provisions constituées, bien que déjà conséquentes, sont jugés insuffisantes au regard de coûts continuellement réévalués à la hausse par l’ANDRA, le cahier des charges se complétant continûment de nouvelles exigences, dont la réversibilité, qui à mon sens, ne va pas dans le sens du haut niveau de sûreté qu’on voudrait conférer au dispositif.
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