Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A168 • Position du problème
Retenue
Il ne s’agit pas d’un débat pour ou contre le nucléaire, mais de devoir traiter rationnellement la question du devenir de déchets que la filière génère et de ceux qu’elle va continuer à produire.
Il est vrai néanmoins que le sujet des déchets émerge toujours de tout échange à propos du nucléaire, soit obstacle d’entrée à la discussion, soit botte finale d’un bretteur qui se serait laissé convaincre par des arguments développés sur les deux autres thèmes d’élection du sujet : les accidents et le démantèlement des installations.
Ainsi, dire que les solutions existent pour un traitement définitif des déchets produits par l’exploitation nucléaire, peut-il être considéré comme provocateur, bien à tort à mon avis.
On peut cependant questionner économiquement et stratégiquement les politiques d’utilisation des matières nucléaires (recyclage ou pas entre autres..) et leur impact sur le volume et la nature des déchets produits.
Reste que la question des modes de gestion de ces déchets dont ceux dits « à haute activité et à vie longue » reste la même et que c’est ce point essentiel qu’il convient de trancher.
Une évidence oubliée diront les uns, un simplisme diront les autres, on peut facilement se protéger des radiations, même des plus énergétiques en interposant des écrans capables de les bloquer, les déchets radioactifs, déchets industriels, n’ayant pas d’autres nocivités spécifiques ni surtout le caractère diabolique que certains brandissent à dessein.
Reste que deux conditions nécessaires sont à remplir pour la mise en œuvre industrielle de ce principe, simples à énoncer mais dont le respect, on s’en doute, n’est pas trivial :
• D’abord avoir su, au fil de l’exploitation des installations, collecter et rassembler par familles les différents déchets radioactifs et ainsi pouvoir les mettre derrière les écrans protecteurs adaptés.
• Puis, garantir l’efficacité de ces écrans durant le temps nécessaire à la disparition naturelle de la nocivité des déchets.
Or la filière nucléaire possède justement un inventaire exhaustif des déchets produits, de leur caractérisation et de leur localisation (au passage un signe fort de la qualité de l’exploitation et le constat d’un très faible volume de déchets rapporté à l’énergie produite). Reste donc à trouver les bons écrans.
Même si certains déchets nucléaires restent actifs durant très longtemps, cette activité n’en décroit pas moins avec le temps, puisque justement ils sont radioactifs.
Le principe retenu est donc de se protéger derrière un écran (comprendre ici des barrières isolant du biotope) dont la résistance dans la durée est commensurable avec le temps de décroissance des produits radioactif qu’il contient, en prenant en compte l’agression de la barrière par les radiations émises lors de la décroissance desdits produits.
Mais on parle ici en centaines de milliers d’années, ce qui, outre celle du temps, donne aussi l’échelle du problème.
Une piste est de chercher à réduire la durée de décroissance radioactive des déchets par transmutation, mais l’opération ne pourrait se faire que dans un réacteur dédié (à tout le moins possédant des éléments combustibles dédiés) et les expérimentations ont montré que c’était difficile et relativement peu efficace.
La solution laser a fait récemment la une des journaux, mais ce qui est certainement réalisable à l’échelle d’une poignée d’atomes radioactifs semble difficilement faisable à l’échelle industrielle.
Un stockage géologique dans des couches rocheuses profondes, stables et anhydres (et dont on ne doute guère qu’elles conserveront encore ces mêmes qualités à l’échelle des temps géologiques), pourrait être une réponse possible à la question, à condition de vérifier la capacité des roches choisies à assurer ce confinement dans la durée. C’est la solution de base actuellement retenue depuis des années par les gouvernements successifs, avec un balisage parlementaire programmé.
Dans l’intervalle, les nombreuses études et essais réalisés n’ont fait que confirmer la viabilité de cette piste.
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