Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
A246 • Le nucléaire produit des déchets radioactifs pendant des milliers d’années, dont on ne sait que faire!
Retenue
"Le nucléaire n’est pas la solution. Les investissements qu’il impose se feraient inévitablement au détriment du développement des énergies renouvelables, et il produit des déchets radioactifs pendant des milliers d’années, dont on ne sait que faire. "
Ces propos écrits en 2015 par notre ministre de l'écologie François de Rugy dans son essai "écologie ou gauchisme - il faut choisir" n'ont malheureusement rien perdu de leur actualité.
Aujourd’hui, près d’un million de mètres cubes de déchets radioactifs générés par la production d’électricité d’EDF s’entassent sur le territoire métropolitain français. Certains sont extrêmement dangereux, d’autres faiblement radioactifs, mais tous sont toxiques et présentent un risque de contamination pour la santé, les sols, les nappes phréatiques, l’air et les océans. Des convois nucléaires sillonnent la France et des déchets radioactifs sont entreposés à proximité de zones densément peuplées, souvent à l’insu des populations riveraines.
La France doit cesser d’être la poubelle du nucléaire. Des mesures doivent être prises pour enrayer, autant que possible, la crise des déchets nucléaires et limiter cet énorme fardeau que nous léguons aux générations futures :
• Renoncer au projet d’enfouissement profond Cigéo et privilégier d’autres options, comme le stockage à sec en sub-surface pour permettre aux générations futures de surveiller et d’accéder aux déchets radioactifs.
• Mettre un terme au retraitement du combustible usé qui aggrave le problème en générant des déchets hautement radioactifs et en multipliant les risques.
• Mettre fin aux transports nucléaires inutiles (notamment ceux liés au retraitement) et interdire les passages en zone de concentration urbaine.
• Inclure les « matières radioactives » non réutilisées dans la liste des déchets nucléaires d’EDF.
• En priorité, cesser de produire des déchets nucléaires en planifiant une sortie du nucléaire qui s’appuiera sur les économies d’énergie, l’efficacité énergétique et le développement d’énergies renouvelables, selon des scénarios compatibles avec la lutte contre le changement climatique.
On ne sait pas quoi faire des déchets nucléaires ... mais on continue à en produire massivement. Quand cessera-t-on cette fuite en avant irresponsable ?
Les actions de Greenpeace ont démontré à maintes reprises l'absence coupable de sécurité des piscines de stockage des déchets nucléaires. Qui s'en soucie ?
On nous impose CIGEO, gouffre financier dont tous savent que, une fois enfouis, les déchets ne pourront plus être ressortis et qu'en cas de fuite dans les lieux de stockage aucune intervention ne sera possible. L'histoire récente du site de stockage souterrain de déchets dangereux de stocamine en Alsace montre que, en cas de problème, pour des raisons économiques, on laissera les déchets enfouis au détriment de la sécurité des populations ou de l'environnement.
A une époque, on jetait les déchets nucléaires dans la mer. Grâce là encore à l'action de militants courageux, ces rejets ont été arrêtés.
Maintenant, on veut faire la même chose sous la terre en faisant croire à la stabilité des couches géologiques pendant des centaines de milliers d'années.
Non contents de laisser aux générations futures un climat dégradé, c'est une véritable bombe à retardement que nous laisserions pour nos lointains descendants, sans même savoir comment leur communiquer l'information relative à ce danger.
Nous savons maintenant produire de l'électricité renouvelable à des coûts bien plus bas que ceux du nucléaire. Les dérapages financiers de l'EPR de Flamonville démontrent s'il en était besoin que la maîtrise économique n'est pas plus au rendez-vous que la maîtrise technique. Que ferait EDF s'il n'y avait pas la surveillance de l'ASN. A quel niveau de risque exposerait-on les populations?
On mesure la puissance du lobby nucléaire, Président de la République et Premier Ministre en tête, quand on voit l'entêtement à poursuivre cette folie du nucléaire, quoiqu'il en coûte aux finances publiques, quoi qu'il en coûte comme risque pour les citoyens actuels ou futurs.
Si les décisions ne sont pas déjà prises, ce dont on se prend parfois à douter, si ce débat public peut avoir une utilité, j'espère qu'un sursaut de prise de conscience de leur responsabilité est encore possible de la part de nos responsables publics et qu'ils sauront renoncer au projet CIGEO et à poursuivre la production massive de ces déchets hyper-dangereux dont on ne sait que faire.
Philippe HELLOT
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