Débat public - Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
#debatPNGMDR Plan national de gestion des matières et déchets radioactifs
C74 • Contribution n°19 : "Contribution de la Filière Instrumentation d’Aix-Marseille Université"
Publiée
Présentation de notre filière de formations
Depuis 1985, la Filière Instrumentation d’Aix-Marseille Université propose un ensemble cohérent de formations supérieures aux fonctions de technicien supérieur (niveau 2) ou de cadre (niveau 1) positionnées dans les métiers de la métrologie, de l’instrumentation, des automatismes et de la commande de processus industriels, des essais et de la R&D.
Ses objectifs principaux sont de :
- Permettre le pilotage de leur parcours de formation professionnelle
aux étudiants en formation initiale, et aux personnes engagées dans la vie active, salariés ou demandeurs d’emploi
- Apporter une réponse adaptée à la demande des entreprises en personnels de haut niveau notamment dans le domaine nucléaire.
Contexte
En France, la lutte contre le réchauffement climatique s’est traduite par la mise en place d’une Stratégie Nationale Bas-Carbone, et plus spécifiquement dans le domaine énergétique par la Programmation Pluriannuelle de l’Energie (PPE).
La PPE stipule la nécessité notamment de :
- préserver une capacité de construction de nouveaux réacteurs nucléaires appuyés sur une technologie et des capacités industrielles nationales (expertises, R&D)
- conserver la fermeture du cycle de combustible nucléaire
- d’engager la réalisation d’études permettant de mieux évaluer le potentiel des technologies de SMR (Small Modular Reactor)
- de structurer la filière de démantèlement
Instrumentation en environnements nucléaires
Depuis de nombreuses années les laboratoires de recherche d’Aix-Marseille Université ainsi que la Filière Instrumentation ont construit un partenariat fort avec le centre de Cadarache du CEA et EDF dans le domaine de la fission en ciblant des thématiques majeures pour répondre à des enjeux liés à l’industrie nucléaire d’aujourd’hui et du futur à moyen et long termes et pour répondre à des besoins impulsés par exemple par le projet du Réacteur Jules Horowitz qui démarrera en 2023 et remplacera les autres MTR européens dans le futur.
Des besoins en recrutements très importants pour la filière nucléaire notamment le démantèlement et la gestion des déchets radioactifs
Le contexte général de transition énergétique va nécessairement induire des mutations en matière de métiers et d’emploi avec des besoins de recrutement très importants.
Le rapport du 19 février 2019 de Laurence Parizot, missionnée par le gouvernement pour le plan de programmation des emplois et des compétences dans le cadre de la Transition Énergétique et Écologique, fait état du fait que l’industrie nucléaire constitue le plus gros pourvoyeur de la filière électrique avec au total 220 000 emplois (ETP) directs et indirects.
Former et recruter des cadres dans les métiers très variés du nucléaire constitue un véritable enjeu d’autant que les entreprises et structures demandeuses du secteur (EDF, Orano, CEA, TechnicAtome, …) considèrent la situation comme critique.
Identifier les nouveaux métiers et mettre en place les cursus "professionnalisant" pour maintenir et développer les compétences
Aix-Marseille Université a créé tout récemment un Institut des sciences de la fusion et de l’instrumentation en environnements nucléaires.
Au-delà de proposer de nouveaux programmes de recherche couplant ses compétences dans les domaines de la fission et fusion nucléaires, il se fixe pour objectif d’analyser les besoins en nouveaux cursus de formation répondant aux nécessités du marché de l’emploi dans un futur proche et plus lointain au sein d’une graduate school (master et doctorat).
Conclusion
Que l’on soit « pour ou contre le nucléaire », que la filière soit en démantèlement ou en développement, l’instrumentation et la mesure sont des outils indispensables à toutes les étapes. Le sujet précis de la gestion des déchets n’échappe pas à des besoins en instruments et systèmes de meures maitrisés existant ou à créer en fonction des stratégies et des orientations qui seront prises.
Les exigences en termes de compétences de celles et ceux qui vont concevoir et mettre en œuvre ces systèmes génèrent la nécessité d’une offre de formation de haut niveau et en perpétuelle évolution.
Elle ne pourra exister qu’avec le soutien des pouvoirs publics et la synergie des acteurs universitaires, scientifiques, sociaux et industriels.
Aix-Marseille Université participe à son échelle à cet effort avec sa filière instrumentation et son institut des sciences de la fusion et de l’instrumentation en environnements nucléaires.
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